J'texplique le topo :
J'ai longtemps été sceptique sur la pertinence de l'exercice du commentaire littéraire. Je ne pouvais concevoir qu'un auteur puisse réfléchir au poids de chaque phrase, chaque mot, chaque lettre dans un texte. Je ne pouvais concevoir l'utilité d'interpréter un texte. Je ne pouvais concevoir que toute phrase d'auteur puisse faire l'objet d'une longue analyse. Et puis, j'ai changé.
J'ai découvert des nouveaux auteurs. Des intellectuels ignorés, des érudits insoupçonnés, des écrivains talentueux qui sont trop souvent boycottés par l'académie française et autres intellectuels reconnus. Je veux bien sûr parler de ces chanteurs à texte : de Lorie à Christophe Maé en passant par Booba, notre siècle semble des plus littéraires. D'apparence pauvre, leurs écrits révèlent bien souvent des richesses inattendues. Et c'est bien là toute leur grandiloquence. Lorsqu'un simple "nique ta mère" (Booba ou Rohff? Je sais plus) devient une critique du complexe d'Oedipe ou qu'une Bella (Maître Gims) s'avère être une sirène des temps modernes, le doute n'est plus permis. Le langage sibyllin de ces poètes n'attends qu'à être déchiffrer. Et ce déchiffrage ne peut se faire qu'au travers du commentaire. Alors, découvrez-vite le sens caché de ces paroles trop souvent associées au substantif hypocoristique de l'excrément anal.
J'texplique mon pseudo :
Le-kakemphateur, ça vient de la figure de style le kakemphaton. Imaginez, vous êtes en pleine tragédie, et en plein milieu d'une tirade on ne peut plus dramatique, vous entendez soudainement, de la voix grave du protagoniste : "Vous me connaissez mal : la même ardeur me brûle / Et le désir s'accroît quand l'effet se recule".
Alors que la majorité du public pleurniche, vous vous esclaffez bruyamment, amusé du calembour que vous venez de découvrir. "Et le désir s'accroît quand les fesses reculent", elle est bien bonne celle-là ! Vous rigolez, mais un kakemphaton, c'est un peu la bête noire d'un écrivain. Une polysémie sonore ignorée, et c'est toute la tragédie qui s'écroule. L'exemple utilisé nous vient d'ailleurs de la tragédie Polyeucte de Coneille. En un mot comme en cent, un kakemphaton, c'est un calembour que l'on admet involontaire.
Eh bien, en tant que kakemphateur, je mets l'accent sur ce genre de figure de style. Dans le cas présent, j'aurais probablement analysé dans quelle mesure les fesses reculent lorsque le désir s'accroît. Et dans quelle mesure encore, cela traduit une fixation au stade anal de la part de Corneille. Autrement dit, je kakemphate. J'interprète la poussière d'un écrit, ses recoins les plus mystérieux, son sens le plus caché. J'analyse ce que l'auteur aurait souvent voulu garder enfoui.
Alors, bonne kakemphatation !
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